Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

Reine sentit son coeur s'arrêter. Personne ne bougea. Le duc repoussa du pied le gantelet avec fureur.
Son regard qui cherchait un aide, tomba sur Aubry de Kergariou, debout derrière la balustrade.
-Avance ici, toi ! commanda-t-il.
Aubry ficha sa bannière dans les degrés qui séparaient la nef du choeur et franchit la balustrade.
-Mon cousin de Poroët, reprit le duc, m'a dit souvent que tu étais la meilleure lance de sa compagnie. Veux-tu être chevalier ?
-Mon père l'était ; je le deviendrai avec l'aide de mon patron, répliqua Aubry.
-Tu le seras ce soir, si tu m'amènes cet homme mort ou vivant.
Les yeux d'Aubry se tournèrent vers la nef. Il vit Méloir qui souriait méchamment. Il vit les deux blanches mains de Reine qui se joignaient sous son voile.
Aubry tira son épée, la baisa et la jeta devant le duc. Après quoi, il croisa ses bras sur sa poitrine. Le duc recula. Ce coup le frappa presque aussi violemment que l'accusation même de fratricide. On entendit glisser entre ses lèvres blêmes ces mots prophétiques :
-Je mourrai abandonné ! Mais avant qu'il eût eu le temps de reprendre la parole, le bruit d'une seconde bannière, fichée dans le bois des marches, retentit sous la voûte silencieuse.
Méloir franchit la balustrade à son tour.
Il mit un genou en terre devant le duc.

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