Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

Gueffès, tout en soufflant le brasier, se disait comme le moissonneur d'Ésope : «Ne compte que sur toi-même».
Méloir, lui, se promenait de long en large dans la chambre et secouait ses membres engourdis.
Pendant que le feu flambait déjà dans l'âtre, il s'approcha d'une fenêtre et jeta ses regards sur la campagne.
Le monticule où s'asseyait le manoir de Saint-Jean avait à peine quatre ou cinq toises d'élévation au-dessus du niveau des Grèves, mais dans ce pays cinq toises suffisent pour constituer une montagne et donner à la vue le plus vaste des horizons.
La fenêtre tournait le dos à la Normandie. Méloir voyait une échappée des grèves dans la direction de Cherrueix et de Cancale, et, en face de lui, le Marais, océan de verdure, au milieu duquel le mon Dol apparaît comme une île.
Le soleil s'élevait de l'autre côté du château, derrière les collines de l'Avranchin. Une teinte rosée montait au zénith et laissait le couchant perdu dans ces nuages grisâtres qui rejoignent nos brouillards de Bretagne et confondent en quelque sorte la terre avec le ciel.
Sur la route de Dol, au loin, un point noir se mouvait.
Et le vent d'ouest apporta comme l'écho perdu d'une fanfare.
-Vive Dieu ! s'écria Méloir, voilà Bellissan, le veneur, avec mes lévriers de Rieux ! Maître Gueffès ! nous trouverons bien la piste sans toi !
Maître Gueffès ôta son bonnet de laine :
-Si monseigneur veut se mettre les pieds au feu, dit-il, je vais lui servir son déjeuner ; j'ai encore quelques petites choses à dire à monseigneur.

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