Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval


païen, mais qui dit cela ? des gens qui croient à la Fée des Grèves et autres sornettes, au lieu de se fier à la vierge Marie !
-Ah ça ! dit Méloir, au fait, qu'est-ce que c'est que la Fée des Grèves ?
-C'est une jeune fille, monseigneur, qui pourrait, si elle le voulait, vous mener tout droit à la retraite de Maurever.
-Vrai ?
-Très vrai.
-Où la trouve-t-on, cette jolie fée ?
-Ici et là, tantôt à droite, tantôt à gauche. Vous l'avez vue cette nuit.
Méloir porta la main à sa ceinture, où pendait encore le cordon coupé de son escarcelle.
-Quoi ! s'écria-t-il, ce serait ?... Gueffès eut un sourire.
-La fée des Grèves, ni plus ni moins, monseigneur, interrompit-il. Méloir cessa de manger.
-Est-ce que tu voudrais te moquer de moi ? gronda-t-il en fronçant le sourcil.
Le vent apporta le son le plus rapproché d'une seconde fanfare.
-À Dieu ne plaise ! monseigneur, répondit Gueffès ; mais voici vos lévriers qui arrivent. Quand ils seront là, vous ne voudrez plus m'écouter. Permettez-moi de mettre à profit le temps qui me reste.
Si je ne peux pas faire mieux, je tiens au moins à gagner mes cinquante écus nantais. Comme je vous le disais, je vais de côté et d'autre pour avoir du pain. Partout où l'on parle, j'écoute. Y a-t-il longtemps que vous n'avez vu la cour ?
-Tout au plus une semaine.
-Un siècle, mon pauvre seigneur ! Combien de fois le vent peut-il tourner en une semaine ? François de Bretagne enfle et pâlit. À la cour du roi Charles, on commence à prononcer le mot de fratricide.
Et monsieur Pierre de Bretagne, notre futur duc, a juré qu'il ferait pendre messire Jean de la Haise à la plus haute tour de son manoir du Guildo.
-Tu es sûr de cela ? murmura Méloir.

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