Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

-Écoutez, bonne fée, une fois pour toutes, je ne vous lâcherai pas que vous ne m'ayez donné cinquante écus nantais. C'est dit.
La fée avait laissé tomber son panier sur le sable. L'escarcelle du chevalier Méloir était à sa ceinture.
Le petit Jeannin avait prononcé ces dernières paroles d'un ton respectueux, mais déterminé.
Il y eut un court silence, pendant lequel on n'entendit que le sifflement du vent du large et la trompe lointaine des cavaliers bretons qui se ralliaient dans la nuit.
-Ce vent annonce que la mer monte, n'est-ce pas ? demanda brusquement la fée.
-Oh ! dit Jeannin qui se mit à sourire ; vous connaissez les grèves aussi bien que moi, bonne dame... quoique je vous aie attrapée, ajouta-t-il, comme si une idée lui fût venue tout à coup, à la mare de Cayeu, qui n'arrêterait pas un enfant de huit ans. Enfin, n'importe ; ça vous amuse de faire l'ignorante. Oui, bonne fée, ce vent annonce que la mer monte.
-Montera-t-elle vite, aujourd'hui ?
-Assez.
-Combien faut-il de temps pour aller d'ici au Mont-Saint-Michel ?
-Vous me le demandez ? La fée frappa son petit pied contre le sable.
-Un gros quart d'heure, en courant comme nous le faisions, ajouta Jeannin.
-Et la mer fermera la route ?
-À peu près dans une demi-heure. La fée prit l'escarcelle à sa ceinture et la jeta sur le sable, où les écus parlèrent leur langage joyeux. Jeannin poussa un grand cri d'allégresse, lâcha la fée et se précipita sur l'escarcelle. Mais un doute le prit soudain.
-Si c'était de la monnaie du diable ! se dit-il. Il se retourna vivement, pensant bien que la fée était déjà à mi-chemin des nuages.

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