
			  
              Cela 
                tient à ce que la grève, plate en apparence, a, 
                comme nous l'avons déjà dit, des rides,- des plans, 
                suivant le langage des sculpteurs,- des endroits où la 
                tangue cède d'une manière presque insensible, mais 
                suffisante pour attirer le flot, justement à cause de l'absence 
                de pente générale.
                Ces défauts de la grève forment quand la mer monte, 
                des espèces de rivières sinueuses qui s'emplissent 
                tout d'abord et qu'il est très difficile d'apercevoir dès 
                la tombée de la brune, parce que ces rivières n'ont 
                point de bords.
                L'eau qui se trouve là ne fait que combler les défauts 
                de la grève.
                De telle sorte qu'on peut courir, bien loin devant le flot, sur 
                une surface sèche et être déjà condamné. 
                Car la mer invisible s'est épanchée sans bruit dans 
                quelque canal circulaire, et l'on est dans une île qui va 
                disparaître à son tour sous les eaux.
                C'est là un des principaux dangers des lises ou sables 
                mouvants que détrempent les lacs souterrains.