Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

La mort, elle n'y songeait même pas ! C'était chose convenue avec elle-même que, dans ses courses hasardeuses, la mort était partout, sur les Grèves comme autour du Mont.
Les sables mouvants, la mer, les balles ou les carreaux des arbalétriers, tout cela tue. Reine bravait tout cela.
Nous sommes au siècle des vierges inspirées, des dentelles de granit et de splendides cathédrales.
Jeanne d'Arc, une autre jeune fille possédée de Dieu, venait d'accomplir le miracle qui reste comme un diamant éblouissant dans l'écrin de nos annales.
Jeanne d'Arc, que Voltaire a insultée, afin qu'aucun honneur ne manquât à la mémoire de Jeanne d'Arc.
La pauvre Reine n'était point une Jeanne d'Arc. Peut-être que son bras eût fléchi sous l'armure. Mais elle n'avait pas un trône à sauver.
Sa force était à la hauteur de son dévouement modeste.
La vengeance du duc François la faisait plus pauvre et plus dénuée que la plus indigente parmi les filles des vassaux de son père.
Elle n'avait plus à donner que sa vie. Elle donnait sa vie simplement, nous allions dire gaiement.
C'était une jeune fille, ce n'était rien qu'une jeune fille, supportant sa peine avec courage, mais aspirant ardemment au bonheur.
Aubry était bien le fiancé qu'il fallait à cette blonde enfant des Grèves. Brave comme un lion, vif, bouillant, sincère ; un vrai chevalier en herbe.
Il y avait quinze jours qu'Aubry était captif. François de Bretagne l'avait fait arrêter le soir même de l'événement raconté aux premières pages de ce livre. Depuis lors, Aubry n'avait vu que le frère-convers, chargé de lui apporter sa provende, et Reine, qui était venue parfois le visiter.
La fenêtre de son cachot était taillée de façon à ce qu'il ne pût apercevoir que le ciel. Le sol où il reposait restait à six pieds au-dessous de la fenêtre-meurtrière.
Ce cachot avait été creusé, avec trois autres pareils, sous la plate-forme, par Nicolas Famigot, ancien prieur claustral et vingt-quatrième abbé de Saint-Michel. L'intérieur était tout roc.
Le dessus de la porte avait un carré taillé au ciseau dans la pierre, avec la date : A. D. 1276.

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