Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

Elle emportait toutes ses offrandes dans ses mains.
En passant au-dessus du cimetière, elle aperçut la tête blonde du petit Raoul et le pan de sa robe bleue.
La Vierge arrêta son vol et dit :
-Cet enfant est à moi. Je veux l'emporter à Dieu. Elle le prit par ses blonds cheveux. L'enfant était lourd, bien lourd, pour un si petit corps. La sainte Vierge fut obligée de lâcher ses offrandes une à une, et d'y mettre ses deux mains. Quand elle eût lâché ses offrandes, le lin, les fleurs et les fruits mûrs, elle put soulever l'enfant. Elle vit bien alors pourquoi le petit Raoul était si lourd. Sa mère le tenait de ses doigts mourants et crispés. De ses doigts crispés et mourants, le père tenait la mère. Oh ! le saint amour des familles ! La Vierge sourit. Elle dit :
-Ils s'aimaient bien. Elle emporta le père avec la mère, la mère avec l'enfant, trois âmes heureuses dans l'éternité de Dieu !
On raconte cette histoire aux veillées entre Saint-Georges et Cherrueix.
Le mont Tombelène est plus large et moins haut que le Mont-Saint-Michel, son illustre voisin.
À l'époque où se passe notre histoire, les troupes de François de Bretagne avaient réussi à déloger les Anglais des fortifications qui tinrent si longtemps le Mont-Saint-Michel en échec. Ces fortifications étaient en partie rasées. Il n'y avait plus personne à Tombelène.
Sur la question de savoir si ce mont doit son nom à Jupiter ou à la douce victime du géant venu d'Espagne, Hélène, la nièce de Hoël, les opinions sont diverses.

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