Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

Les soldats prirent Jeannin et le menèrent vers le pommier qui devait servir de potence.
Maître Vincent Gueffès se cachait derrière les Gothon. Sa mâchoire souriait diaboliquement.
-Mon joli petit Jeannin, cria-t-il comme l'enfant passait, je t'avais bien dit que je serais de la noce !
Une main se posa sur l'épaule du Normand. C'était la main de Simon Le Priol.
-Vincent Gueffès, dit le bonhomme, je te défends de passer jamais le seuil de ma maison. Gueffès se recula et grommela entre ses dents :
-Voilà qui est bien, maître Simon ! Il y avait une agitation singulière parmi les soudards qui attendaient sous le pommier. Ils se parlaient à voix basse et d'un accent effrayé. On entendait :
-Je te dis que je l'ai vue... une grande figure blanche et pâle sur un corps tout noir.
-Elle est là, balbutia un autre ; elle nous guette...
-Où ça ?
-Derrière la haie.
-Saint Guinou ! c'est vrai ! Je vois ses yeux briller entre les feuilles. Les torches jetaient des lueurs ternes et mourantes qui faisaient tous les visages livides.
La lune, énorme et rouge, montrait la moitié de son disque sur le talus du chemin.
-Est-ce fait ? cria Morgan. Les deux soldats qui prirent le petit Jeannin pour passer son cou dans le noeud de la hart, tremblaient de la tête aux pieds. Jeannin murmura :
-Ah ! bonne fée ! bonne fée ! Elle m'avait pourtant bien dit que ces écus-là me porteraient malheur !
-Il appelle la fée ! balbutia l'un des soldats.
L'autre lâcha prise. Le cou de Jeannin était pris dans la hart.

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