Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

-Oh ! sur ma foi, messire Aubry, repartit Bruno, Joson Drelin était bedeau, non point soldat du tout, je vous l'assure.
-Allons ! marchons ferme, frère Bruno ! La mer monte, et il nous faut passer à Tombelène.
-Je sais bien, messire, je sais bien. Mais vous n'avez donc pas fantaisie de connaître comment fit Joson Drelin pour boire toute l'eau qui coulait en rivière de Rance, depuis Plouër jusqu'à Saint-Suliac ?
C'est pourtant là le merveilleux de l'histoire.
Et je me souviens que le frère Pacôme, second sommelier du temps de l'abbé défunt...
Oh ! oh ! mais c'est ce frère Pacôme qui eut une bonne aventure en l'an trente-sept ! Figurez-vous que la veille de Noël, il était allé quérir le vin des trois messes...
-Allons ! disait Aubry qui voyait venir la mer ; pressons le pas !
-Saint-Sauveur ! je vais pourtant de mon mieux ! frère Pacôme se trouvait être sourd d'une oreille depuis l'an vingt-huit, qu'il avait été piqué d'un insecte malfaisant dans les blés normands.
En allant chercher le vin des trois messes il rencontra maître Olivier Chouesnel, syndic des peaussiers et mégisseurs de la ville d'Avranches. Savez-vous comment il s'était marié, ce maître Olivier Chouesnel ? Mais il ne s'agit pas de maître Olivier Chouesnel. Revenons à frère Pacôme... c'est-à-dire, finissons auparavant, afin de procéder par ordre, l'histoire de Joson Drelin, bedeau de Saint-Jouan-des-Guérets ; les autres viendront ensuite à leur tour.
Une belle paroisse, messire Aubry, où j'ai connu un vicaire qui se nommait Mélin Moreau, et qui fatiguait bellement les chantres au lutrin quand il voulait.
Son frère cadet vendait du lard au Pré-Botté de Rennes, du lard et des oeufs cuits durs, saindoux, savons, fromage et beurre assaisonné. Il mourut des coups que lui avait donnés sa troisième femme.
Oh ! la maîtresse femme ! L'année qu'il trépassa, je me souviens que le feu prit en l'église Saint-Sulpice, à Fougères, et que mon oncle Mathieu, hallebardier de la chanoirie, eut la jambe cassée par un cheval fou.
Donc, Joson Drelin était bien empêché quand il fallut tenir sa gageure

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