Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

Le duc François avait mis sa tête à prix !
La ville était triste.
Les ruisseaux fangeux roulaient à flots une eau grisâtre. Les murs des maisons, détrempés par la pluie, donnaient aux rues un aspect lugubre.
Les cloches de la cathédrale tintaient un carillon à basse volée qui prolongeait ses vibrations monotones et funèbres.
À peine voyait-on, à de larges intervalles, un pauvre homme ou un bourgeois emmitouflé se risquer sur le pavé mouillé.
Mais, sur le pas des portes et sous les porches, les commérages allaient leur train, et partout on entendait, comme si ç'avaient été les paroles de ce chant dolent radoté par les cloches :
-Le duc se meurt ! le duc se meurt ! Monsieur Hue pressait la marche de sa monture. À ses côtés chevauchait Reine, qui était bien pâle encore de sa blessure, mais qui était belle comme les anges de Dieu.
Aubry suivait Reine.
À deux jours de là, l'église d'Avranches s'était illuminée pour une douce fête : le mariage d'Aubry de Kergariou avec Reine de Maurever.
Mais la bénédiction nuptiale n'avait point été prononcée. Une heure avant la messe, un religieux du couvent de Dol avait dit à monsieur Hue :
-J'arrive de Bretagne. Notre seigneur le duc François attend sa fin le dix-huitième jour de juillet, terme de l'appel qui lui fut donné par vous au nom de feu son frère. Notre seigneur souffre bien pour mourir. Ses amis l'ont abandonné.
Sa dernière heure sera dure.
Monsieur Hue ordonna qu'on éteignît les cierges, et fit seller son cheval- Enfants, dit-il à Reine et à Aubry, vous avez le temps d'être heureux. Il partit. Et il arrivait à Nantes juste le dix-huitième jour de juillet, terme de l'appel. Il était dix heures du matin quand la cavalcade passa devant le palais ducal.

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