Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

avait englouti en quelques minutes. Peut-être cet infortuné ne croyait-il pas, lui non plus, aux sables mouvants et avait-il fait comme notre parisien, de grosses plaisanteries sur cet horrible genre de mort ?
Le brouillard est le troisième ennemi du pèlerin. Il règne souvent dans la baie du Mont-Saint-Michel, avons-nous dit dans un ouvrage récent (1), une brume très intense, qui tombe avec une rapidité extrême. Tantôt, le brouillard arrive du large, c'est-à-dire du Nord-Ouest, en bancs, en hailles selon l'expression des pêcheurs, traînant sur les tangues d'immenses masses floconneuse qui, peu à peu, se rejoignent et finissent par devenir compactes; tantôt il tombe lourdement, comme une chape de plomb: plus de côtes, plus de sables, plus de mont, plus de ciel. L'homme qui marche au milieu de ces vapeurs d'une âcreté suffocante ne distingue même pas ses pieds. Un phare, vu de très près, ressemble à la lueur falote d'une lanterne. Un des directeurs de la maison centrale du Mont-Saint-Michel (on sait que le Mont fut longtemps un lieu de détention pour les condamnés de droit commun et surtout pour les condamnés politiques), racontait, à ce propos, une curieuse anecdote. Il revenait à cheval de la chasse avec quelques amis, lorsqu'ils furent

1. Le Mont-Saint-Michel Inconnu. Paris, Perrin, 1912.

Sommaire du livre : pèlererinage d'un enfant au Mont Saint Michel

PAGE
SUIVANTE

RETOUR AU SOMMAIRE DU SITE MONT SAINT MICHEL - MONT SAINT MICHEL