
        
              dangers 
                de la route, la fatigue, les maladies; rien n'ébranla sa 
                résolution. Il se mit en route, bravement, sans argent, 
                s'en remettant à la providence pour subvenir à ses 
                besoins. Il avait quitté Malines le lendemain de la solennité 
                de l'Assomption, comptant bien arriver au Mont pour la fête 
                de saint Michel. Il avait traversé Bruxelles, Soignies, 
                Mons, Valenciennes, Cambrai, Amiens, Beauvais, Rouen, Jumièges, 
                Caen, Bayeux, Saint-Lô et Avranches, où il avait 
                passé la dernière nuit et d'où il avait aperçu 
                avec joie, au milieu des grèves, le terme sacré 
                de son voyage. 
                Ignorant le danger, il s'était aventuré sur les 
                sables et se dirigeait, en droite ligne vers le Mont, quand il 
                avait été supris par la mer. Il se rappelait vaguement 
                sa surprise d'être entouré de toutes parts par les 
                flots. Il s'était recommandé à saint Michel, 
                voyant que l'eau lui montait aux genoux, à la poitrine, 
                puis au cou. Enfin il avait perdu connaissance et il ne se rappelait 
                plus rien, sinon qu'il avait repris ses sens, dans un lit bien 
                chaud, veillé par deux visages inconnus, mais qu'il devinait 
                amis.