Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

l'industrie dentellière de Malines était d'origine espagnole; mais le jeune Belge lui apprit que, bien avant le règne de Philippe II, les Malines étaient célèbres en Angleterre et en Allemagne. La dentelle de Malines était alors connue sous le nom d'Aragne, c'est-à-dire d'araignée, tellement le travail était fin, délicat, léger et aérien. On l'appelait aussi broderie de Malines, en raison des ornementations si complexes de ces travaux entièrement exécutés à la main. De plus, dans ces dentelles, les rinceaux étaient entourés d'un cordon faiblement tordu, que l'ouvrière fixait au moyen de nœuds formés par les fils du fond. Ce cordon, appelé aussi fil plat, était destiné à mieux faire ressortir les fleurs. Il leur donnait un peu l'apparence d'une broderie.
Cette industrie, si elle est bien déchue de son ancienne splendeur, n'a pas encore complètement déserté le vieux Malines; pour preuve, nous empruntons cette description à l'écrivain Camille Lemonnier : « Un jour, dit-il, j'eus l'occasion d'assister, dans un froid rez-de-chaussée de la ruelle des Huit Béatitudes, au patient travail d'une dentellière. L'endroit était triste, une lumière pauvre glissait par la fenêtre, contre laquelle était assise l'ouvrière; c'était une femme de quarante ans, environ, jaune, mince et silencieuse, dont les mains sèches, bien que raidies par le froid de cette chambre sans feu, au début

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