Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

un savant ; il faudrait plutôt poser cette question à l'un des moines de l'abbaye; j'ai seulement entendu dire que ce nom avait été donné à cet îlot en souvenir d'une jeune princesse, appelée Hélène, nièce d'un roi de Bretagne, lequel se nommait Hoël. Cette princesse avait été ravie à ses parents par un méchant géant espagnol; il la transporta sur ce rocher où il la tourmenta tellement qu'elle y mourut. Elle y fut enterrée par les soins de sa fidèle nourrice qui n'avait jamais voulu se séparer d'elle. Ce rocher serait donc la tombe d'Hélène, d'où son nom: Tombelaine»
« Moi, dit le père Legros, j'ai entendu donner une autre explication par M. le curé de Saint-Pierre du Mont. Il disait à un pèlerin étranger : le Mont Saint-Michel s'appelait tout d'abord le Mont Tumbe, parce qu'il rappelait une tombe; Tombelaine, qui avait la même forme, mais qui était plus petit, avait reçu une appellation que les savants désignent par le mot de diminutif. »
Tout en causant, le petit groupe était arrivé au hanc des Hermelles. La mer venait précisément de le laisser à sec et d'autres groupes de pêcheurs s'y trouvaient déjà; c'était, en effet, une excellente place pour y tendre des filets; il était bien rare qu'à la marée suivante on n'y trouvât pas capturés de gros poissons. La veille, ou plutôt dans la nuit, le

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