
              
                
              
               une 
                sorte de plateau, coupé par de petits vallons, remplis 
                de rochers chaotiques; des jacobées aux fleurs d'or fleurissent 
                par endroits, tandis que la bruyère rôsit sur les 
                pentes qui dégringolent vers les flots. Le vallon est frais 
                et ombreux à souhait; il termine, par une courbe gracieuse, 
                une longue vallée, au fond de laquelle bruit un ruisseau 
                discret, murmurant parmi les touffes de cresson et, par endroits, 
                sous des saulaies argentées. De petites prairies se succèdent, 
                offrant le tapis vert d'une herbe excellente pour les troupeaux 
                ; de grands peupliers bordent d'étroits chemins creux, 
                qui s'enfoncent dans la campagne et remontent vers les bourgs 
                voisins : Dragay, Ronthon, Saint-Michel-des-Loups, dont on aperçoit 
                les tours en bâtière ou les flèches aiguës 
                au-dessus des grands champs en labour. 
                La grève, blottie au pied de la falaise, offre un sable. 
                doux et fin ; elle n'a plus la coloration un peu bleuâtre 
                des plages qui s'étendent plus au Sud, coloration due à 
                la présence de terre glaise et de marne; à Saint-Jean, 
                le sable devient presque pur; il scintille au soleil par ses particules 
                de mica, provenant des rochers granitiques que la mer désagrège 
                insensiblement; aussi la mer y est-elle souvent claire, bleue 
                ou verte, suivant le ciel; car les fonds sur lesquels elle s'étend 
                ne sont plus souillés par les vases; la tangue donne, en 
                effet, à la mer, dans le