Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Illustration : une dentellière

« Nous y arrivons, » continua le prieur, en ouvrant une belle grille, au bout d'une avenue aux hêtres et aux ormes entremêlés.
La, cour était encombrée de matériaux; un chantier de maçons y bourdonnait; tous les ouvriers se découvrirent, en voyant Dom Guillaume qui, à son départ, ne manquait jamais de leur distribuer de nombreuses piécettes d'argent.
« Vous le voyez, Monsieur le Prieur, dit un des maîtres-maçons, le travail avance et le logis s'annonce bien.»
Il avait vraiment bel aspect ce manoir, avec sa triple ligne de baies ouvragées, épanouies en brillantes lucarnes, avec sa façade semée de médaillons et d'armoiries, ornée de guirlandes et de coquilles, avec une charmante fenêtre toute fouillée, toute efflorescente. De superbes jardins s'étendaient tout autour, avec de beaux parterres de fleurs, de grands gazons, de fraîches tonnelles; une belle pièce d'eau, dont les bords étaient fleuris de nénuphars et de fins roseaux, s'étendait, majestueuse et calme, dans la perspective d'une allée; le manoir s'y reflétait avec une netteté merveilleuse. Des cygnes y évoluaient gracieusement.
« N'est-ce pas, dit Dom Guillaume à son compagnon, que la nature est belle et reposante dans ce coin charmant de la campagne normande où tout

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