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                120 gentilshommes des contrées voisines, dont les noms 
                ont mérité de passer à la postérité, 
                fit encore davantage. Commandés par Louis d'Estouteville, 
                issu d'une des principales familles du pays, chef digne de pareils 
                hommes, ils défendirent cette place, avec une valeur au 
                dessus de tout éloge 1. Le siége dura plusieurs 
                jours. Les Anglais ne négligeant aucun moyen de succès, 
                profitèrent des basses eaux pour amener leur artillerie 
                devant la place. Ils avaient surtout deux pièces de canon, 
                d'une grosseur prodigieuse, et d'un calibre à porter des 
                boulets d'un pied à quinze pouces de diamètre. Malgré 
                l'opiniâtre résistance des assiégés, 
                les ennemis parvinrent à faire brèche, et à 
                établir sur cette brèche leur artillerie, mais en 
                vain ils essayèrent de monter plus haut leurs canons. La 
                marée vint les surprendre
              1 Voyez 
                leurs noms à la fin de l'Histoire du Mont Saint Michel 
                et de Tombelène. Cette liste est tirée de l'historien 
                Dumoulin, qui porte le nombre de ces braves à 120. Masseville 
                ne donne les noms que de 100, et M. Blondel de 116. M. Goube dit 
                qu'ils étaient 119, et cependant sa liste porte 120 noms. 
                Ces variantes font craindre qu'il ne se soit glissé quelques 
                erreurs dans ces listes, et que l'on ne connaisse pas au juste 
                le nombre de ces guerriers