
			        
              flottent 
                des légendes d'enlisements, 
                et, ce qui n'est point une légende, la mémoire de 
                sinistres aventures, de voyageurs 
                surpris par la marée ou égarés dans les brumes. 
                La noyée de l'autre soir me 
                revient à l'esprit. 
                Bastard, qui s'est enfin mêlé aux recherches, prétend 
                l'avoir vue le premier. Elle s'était « amarré 
                » les pieds avec une serviette, entre deux pierres, pour 
                être sûre de ne pas fuir. Son front était incliné 
                contre son bras, comme si elle avait cherché le sommeil. 
                Bastard s'est allongé à terre et m'a montré 
                l'attitude de la morte. Les crabes ne l'avaient pas encore touchée. 
                Paraissait-elle avoir souffert ?- Oh ! répond-il, sa figure 
                était un peu grincheuse.
                Je me figure son agonie en regardant la mer monter. Mais la splendeur 
                du couchant écarte ce fantôme affreux. Penché 
                sur un créneau, je vois s'avancer la barre frémissante 
                : elle glisse au creux des filandres, couvre même les parties 
                bombées