Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

des endroits mous, durcis seulement à la surface et appelés par les marins-pêcheurs de la baie lizes ou paumelles. Ces lizes ont englouti, au moyen âge surtout, de nombreux pèlerins qui s'étaient aventurés, sans guide, sur les grèves. A peine arrivés sur la côte, ces imprudents étrangers se dirigeaient droit vers ce beau Mont-Saint-Michel qui, par un singulier effet de mirage, fréquent dans la baie et dû à la réfraction des couches atmosphériques, leur paraissait être à quelques pas, alors qu'ils en étaient séparés par plus d'une lieue. S'ils avaient le malheur de tomber dans une lize, ils y disparaissaient bientôt emportés par la plus affreuse des morts.
Un ancien manuscrit de l'abbaye Michelienne déposé aujourd'hui à la bibliothèque municipale d'Avranches et connu sous le nom d'Obituaire, mentionne plusieurs catastrophes, survenues à des pèlerins perdus dans la brume, noyés dans les flots ou engloutis dans les sables. C'est que les Bénédictins n'oubliaient pas la mémoire de ces pauvres disparus; et, à certaines dates, consignées dans le recueil funèbre que l'on ne feuillette pas sans émotion, ils célébraient des messes pour le repos des âmes des pèlerins connus ou inconnus, victimes des flots et des sables mouvants.
Les enlisements sont, aujourd'hui, bien moins fréquents, le Mont n'étant plus isolé en pleines grèves;

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