"LE MONT SAINT-MICHEL dans le Présent, le Passé et l'Avenir - Nouveau guide illustré du Mont et des Environs" par Louis du Mont Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Guide du Mont et des environs

Les habitants, qui y vivaient de la chasse et de la pêche, au besoin trouvaient un refuge sur les sommets des deux rochers, qu'en langage imagé ils appelèrent les deux Tombes, à cause de leur forme. Peut-être aussi ont-ils voulu conserver de la sorte le souvenir de deux tombes véritables, ou dolmens, comme les premiers colons du sol avaient coutume d'en édifier. Quoi qu'il en soit, de bonne heure le Mont du Sud fut nommé Tombe (tumba), et celui du Nord Tombelle (tumbella ou tumbellina], à moins qu'on ne préfère saluer en celui-ci un souvenir de Belenus, l'Apollon des Gaulois.
En conséquence d'un travail lent ou d'une oscillation subite, le cordon du littoral, qui opposait à la mer une barrière d'ordinaire insubmersible, s'affaissa et le flot trouva une porte ouverte pour prendre possession du sol. La charge foudroyante de certaines marées, demeurées historiques, devait assurer la continuite de cet envahissement.
Les marées des années 541 et 603 se signalèrent entre toutes par leur violence. Peu à peu les habitants se fixèrent sur les flancs des deux îlots. L'imagination du peuple et aussi de certains historiens s'est plu à édifier des temples romains à Jupiter ou à Apollon en ces retraites solitaires, d'abord hantées par les druides. Il paraît plus certain que de pieux ermites s'y installèrent à l'époque où la Foi chrétienne planta son étendard sur le promontoire des Abrincares, ou Avranches. On a prétendu que leur couvent se nommait Mandane; ce qui est mieux établi c'est la désignation de « Monastère ad duas tumbas », sur lequel semble planer la mémoire de saint Pair, évêque d'Avranches au VIe siècle, et qui a donné son nom à la localité voisine.
Les chroniqueurs ont conserve la mémoire de cette situation primitive. En son naïf langage, le moine-poète Guillaume de Saint-Pair nous apprend que : " Desouz Avranches, cirst la forest de Quokelande, pleine de riche venaison," et qu'une voie antique conduisait "d'Avranches

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