Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

Il n'avait pas encore accompli la promesse qu'il avait faite de trouver le sire de Maurever, mais il s'y était employé de si grand coeur, que François l'avait récompensé d'avance en lui chaussant les éperons.
Et comme il faut laisser un aiguillon au dévouement même le plus ardent, François lui avait promis, en cas de réussite, les domaines confisqués du Roz, de l'Aumône et de Saint-Jean-des-Grèves.
De sorte que notre excellent compagnon Méloir avait, dès ce moment, toutes les sollicitudes du propriétaire.
C'était son bien que les soldats de François avaient dévasté.
Maurever lui-même n'aurait pas jeté un regard plus triste sur sa maison saccagée.
Heureusement, Méloir n'était pas homme à rester longtemps de mauvaise humeur.
Il lança un dernier sarpebleu, moitié comique, et déboucla son ceinturon.
-Trouvez des sièges, mes enfants, dit-il en se carrant dans l'unique fauteuil, ou asseyez-vous par terre, à votre choix. Je suis désespéré de ne pouvoir vous offrir une hospitalité meilleure. Mais voyons ! on peut amender cela ; Keravel, toi qui es un vieux soudard, va voir à la cave s'il reste en quelque coin des bouteilles oubliées ; Rochemesnil, descends à l'écurie et apporte ta charge de bottes de foin pour faire des sièges ; Péan, tâche de trouver quelques volets, nous en ferons une table ; et toi, Fontébraut, cherche une brassée de bois pour combattre le vent des grèves qui vient par les fenêtres défoncées.
Les quatre hommes d'armes sortirent et revinrent bientôt les mains pleines. En même temps, Merry, Conan, Kervoz et d'autres archers arrivèrent, apportant une paire d'oies, des poules et des canards avec d'énormes pichés de cidre.
La situation s'améliorait à vue d'oeil.
Keravel avait trouvé dans un trou de la cave une douzaine de vieux flacons qui semblaient dater du déluge.
Les bottes de foin faisaient d'excellents sièges. Les volets appareillés, donnaient une table vaste et fort commode. Il n'y avait pas de nappe, mais à la guerre comme à la guerre !

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