Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

À vue d'oeil, la mer monte, au contraire, avec une certaine lenteur, égale et patiente, excepté dans les grandes marées.
Cela ne ressemble en rien au flux fougueux et bruyant qui a lieu sur les côtes.
Ici, on ne voit à proprement parler, ni vague ni ressac, parce que la lame a été brisée mille fois depuis l'entrée de la baie jusqu'aux grèves et aussi sans doute parce que la marée ne rencontre aucune espèce d'obstacle.
C'est tout simplement le niveau qui monte et l'eau qui s'épanche en vertu des lois de la gravité.
Point d'efforts, point de luttes, point de montagnes chevelues, creusant leur ventre d'émeraude et jetant leur écume folle vers le ciel.
Pour peindre la grande mer et sa fureur, un peintre ne choisira certes jamais les alentours du Mont-Saint-Michel.
Mais qu'importe le mouvement, le fracas, la colère ?
Les gens qui frappent froidement et en silence tuent tout aussi bien et mieux que si la rage les emportait.
Le mouvement désordonné, le fracas, les menaces, en un mot, sont des avertissements, tandis que la tranquillité attire et trompe.
Plus d'un parmi ceux qui sont morts sous les sables a dû sourire en voyant la mer monter entre Avranches et le Mont. Pourquoi prendre garde à ce lac bénin qui s'enfle peu à peu et qui vient vous caresser les pieds si doucement.
Ce lac bénin a de longs bras qu'il étend et referme derrière vous.
Prenez garde !
Il était plus de deux heures de nuit lorsque la fée atteignit les roches noires qui forment la base du Mont-Saint-Michel.
La mer venait derrière elle. On l'entendait rouler de l'autre côté du Mont.

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