Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

Reine se redressa.
-Oui, mon père, dit-elle d'une voix grave et lente.
-Et lui ?
-Mon père, il m'aime assez pour renoncer à moi si je lui dis :
Monsieur Hue de Maurever a besoin de sa fille et la veut garder.
Elle n'acheva pas, parce que le vieillard l'étouffait en un baiser passionné.
-Folle ! folle ! disait-il. Oh ! le cher coeur ! Oh ! la bonne fille qui aime bien son père ! Écoutes-tu les paroles d'un fiévreux ! Je rêve, tu vois bien, je rêve ! Ce qu'il me faut, ma Reine, c'est ton bonheur, c'est le sourire à ta lèvre rose. Écoute, la vieillesse n'est si malheureuse que par son égoïsme ombrageux. Nous ne gagnons rien, disais-je. Ingrat et insensé ! Ce fils, Aubry, qui va venir remplacer mes fils décédés, n'est-ce rien ? Et ces beaux anges blonds qui ressembleront à leur mère, les enfants de ma Reine, mes petits-enfants, mes jolis amours !
Reine cacha dans son sein son front rougissant. Il lui prit la tête à pleines mains et la baisa.
-Dieu est bon, dit-il en extase ; ce sont de beaux jours qui me restent !
À ce moment, les planches qui fermaient la tour tombèrent en dedans.
-Le chevalier Méloir avec un moine ! cria Julien Le Priol, essoufflé.
-Le chevalier Méloir ! répéta Maurever, qui s'élança vers la meurtrière.
On se souvient qu'Aubry avait endossé l'armure de l'ancien porte-bannière de Bretagne.
-Noir et argent, murmura le vieux seigneur après avoir regardé ; ce sont bien ses couleurs !
Julien posa un carreau sur son arbalète.
-Je ne manque guère mon coup, messire, dit-il en épaulant son arme, et j'attends vos ordres.

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