Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

pas là... où est-il ?
Le malheureux Méloir n'avait garde de répondre. Il se mit au-devant du nouveau venu qui était frère Eustache, et qui pensa :
-Bruno a lié les mains du prisonnier avec une corde et lui a mis un bâillon sur la bouche... c'est peut-être parce qu'il est enragé.
Méloir poussait des sons inarticulés sous son bâillon.
-Bien sûr qu'il est enragé ! reprit Eustache ; je voudrais bien savoir ce qu'il a fait du pauvre Bruno !
Eustache était partagé entre l'envie de faire retraite et le désir de savoir.
La curiosité finit par l'emporter.
Il s'approcha de Méloir et lui dit :
-Ne me mordez pas, l'homme, ou je vous assomme avec mon trousseau de clefs.
Cette précaution oratoire une fois prise, il détacha le bâillon du chevalier.
-Votre Bruno, s'écria aussitôt Méloir, qui écumait de rage, votre Bruno est un coquin ; vous aussi et tous ceux qui habitent ce monastère maudit.
Jour de Dieu ! nous verrons si monseigneur François de Bretagne ne tirera point vengeance de cette indignité !
-Messire, dit Eustache étonné, n'est-ce point monseigneur François de Bretagne qui vous fait détenir en cette prison ?
Méloir le poussa violemment au lieu de répondre, monta les escaliers quatre à quatre, et força l'entrée du réfectoire où le procureur de l'abbé dînait au milieu de ses moines.
Méloir montra ses mains liées, et demanda raison au nom du duc de Bretagne. Guillaume Robert le regarda en face.
-Je vous ai déjà vu dans le choeur de la basilique, messire, dit-il froidement, le jour où le fratricide fut confondu devant Dieu et devant les hommes.
-Le fratricide ! répéta Méloir qui recula stupéfait ; est-ce de monseigneur François que vous parlez ainsi ? Guillaume Robert ne répondit point.

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