Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

La chaudière où avaient bouilli les coques était encore sur le feu. Fanchon et sa fille la prirent chacune par une anse, et maître Vincent Gueffès fut échaudé de la bonne façon.
Cet homme adroit et rempli d'astuce reçut le contenu de la chaudière sur le crâne au moment où il s'applaudissait du succès de sa ruse.
Il s'enfuit en hurlant et ne revint pas.
Simonnette et Fanchon reprirent leurs places dans la cabane avec la fierté légitime que donne une action d'éclat.
Mais les Mathurin, ô Muse ! les quatre Mathurin ! n'oublions pas ces intrépides Mathurin, non plus que les deux Joson, Pelo, les Catiche, Scholastique et le reste des Gothon ; car aucune autre Gothon n'imita le fatal exemple de Gothon Lecerf dont nous ne prononcerons plus jamais le nom souillé par la honte.
Frère Bruno s'était fait une jolie massue avec la tête du mât d'un bateau pêcheur qu'il avait trouvée sur la grève. Chaque fois que son esparre touchait un homme d'armes ou un archer, l'archer ou l'homme d'armes tombait.
Quand l'assaut se ralentissait et que les assiégeants se tenaient au bas des murailles, frère Bruno déposait sa massue et prenait des quartiers de roc qu'il lançait avec une vigueur homérique.
Il y avait déjà pas mal de soudards hors de combat. Aucun Mathurin, au contraire, n'avait subi le moindre accroc, et le petit Jeannin, qui manoeuvrait sa lance à découvert, n'avait pas reçu une égratignure.
-Holà ! Péan ! Kerbehel ! Hercoat ! Coëtaudon ! Corson et les autres ! criait incessamment Méloir : à la rescousse ! à la rescousse !
-Holà ! Corson, Coëtaudon, Hercoat, Kerbehel, Péan et les autres ! répondait le bon frère Bruno, venez faire connaissance avec Joséphine !
À l'exemple de tous les paladins fameux, il avait baptisé son arme.
Joséphine, c'était sa jolie massue.
Il la maniait avec une aisance inconcevable. Tête nue, les manches retroussées, le sourire à la bouche, il rassemblait des matériaux pour une foule d'histoires, datées de l'an cinquante.
Il frappait, il parlait. Jamais vous ne vîtes d'homme si sincèrement occupé.
-Bien touché, Peau-de-Mouton, mon petit, disait-il à Jeannin ; nous ferons quelque chose de toi, c'est moi qui te le dis ! Hé ! Mathurin, le gros Mathurin ! attention à ta gauche ! Voici un routier qui grimpe comme

Sommaire du livre La Fée des Grèves de Paul Féval

PAGE
SUIVANTE
La Fée des Grèves

RETOUR AU SOMMAIRE DU SITE MONT SAINT MICHEL - MONT SAINT MICHEL

Partenaires