Texte intégral du livre :

"LES LEGENDES DU MONT SAINT-MICHEL" d'Etienne DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Les légendes du Mont Saint-Michel

rappellent « une émigration de barbares se mettant en branle et quittant les plaines ».
La vue du Mont Saint-Michel n'arracha cependant pas au futur auteur de Salammbô ce cri d'enthousiasme qu'on attend d'un artiste tel que lui; c'est la chaise de poste, qu'il suit à pas pénibles, qui attire son attention: « Elle s'enfonçait, dit-il, dans l'éloignement et sa capote que l'on apercevait, seule, fuyant, avait l'air d'un gros crabe qui se traînait sur la grève. » Il voit encore auprès de lui « deux curés qui avaient peur de salir leurs robes neuves; ils les relevaient autour d'eux pour enjamber les ruisseaux et sautaient en s'appuyant sur leurs bâtons; leurs boucles d'argent étaient grises de la boue que le soleil séchait à mesure et leurs souliers baillaient en claquant. » Voilà Flaubert entré dans la petite ville du Mont et dans l'abbaye; il n'exalte pas la beauté suprême de toutes ces constructions qui se mêlent et s'élancent en plein ciel; en revanche, il compte les lucarnes des greniers, « où l'on suspend des linges et des haillons rouges » et il repose volontiers ses regards « sur les petits jardins, grands comme une table, où les porreaux, languissants de soif, couchent leurs feuilles sur la terre grise. » Sans doute Flaubert paie un tribut d'admiration au Cloître et à la Merveille; mais cet hommage est léger et rapide; il est vrai qu'à l'époque où le grand écrivain visitait le Mont Saint-Michel, l'abbaye forteresse se trouvait dans un état lamentable; l'administration des Prisons l'avait saccagée.

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