Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Illustration : une dentellière

qu'il rencontre dans le grand couloir tous les moines, ayant à leur tête le prieur Maynard; ils se rendent à l'office et, comme le jour est solennel, ils ont revêtu l'ample capuchon blanc.
- « Benedicamus Domino! », disent les moines à l'évêque.
« Lui, d'un geste d'épouvante, leur montre l'oratoire embrasé à ses yeux et les entraîne vers le pourtour dominant les grèves, justement du côté, où, d'en bas, l'incendie lui paraissait le plus violent.
« Soudain, l'évêque pousse un cri de joyeuse surprise; aucune flamme ne s'élançait à l'endroit où, tout à l'heure, montait à ses yeux l'escalade effrayante du feu.
« Et comprenant que le Seigneur venait de faire pour lui seul un miracle, il ne douta pas que Dieu dit permis ce prodige à la prière de l'archange Saint Michel, dont, trop souvent, il avait refusé d'écouter les voix!
« C'est ainsi que Norgod qui, étant chevalier, avait le privilège d'avoir sur l'autel où il célébrait la messe, le casque, les gantelets et l'épée nue, devint dans l'abbaye du Mont-Saint-Michel le serviteur des serviteurs de Dieu. »
Le prieur ajouta: « Le pseudo-incendie n'est pas un fait isolé dans les annales de l'abbaye. Les chroniqueurs du Mont signalent, assez souvent, l'apparition

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