Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

mendiant, moitié maquignon, un peu clerc, un peu païen, Normand triple avec un nom breton.
Après maître Gueffès, le commun des mortels.
C'était une quinzaine de jours après le service célébré au Mont-Saint-Michel pour le repos et le salut de monsieur Gilles de Bretagne.
Il y avait grande veillée chez Simon Le Priol pour la fête de la Saint-Jean, qui était en même temps la fête de manoir et celle du village.
On avait brûlé vingt-cinq fagots de châtaignier sur l'aire, des fagots qui pétillent gaiement dans la flamme et qui lancent au vent des fusées de folles étincelles.
Le souper cuisait dans le chaudron massif, suspendu à la crémaillère.
Dans l'unique pièce qui composait le rez-de-chaussée de la ferme, le village entier était réuni.
Dix à douze gars, autant de filles, deux ménagères et maître Vincent Gueffès, lequel n'appartenait à aucun sexe : ce n'était pas un homme, en effet, puisqu'il ne savait ni labourer, ni pêcher, ni se battre ; ce n'était pas une femme, puisqu'il s'appelait maître Vincent Gueffès, et qu'il mendiait à Dol ou à Avranches dans un vieux sac d'échevin.
L'assemblée était présidée par Simon Le Priol et sa métayère Fanchon la Fileuse, bonne grosse Doloise, rouge, forte, franche, buvant son coup de cidre comme une luronne qu'elle était, et ne disant jamais non quand un pauvre quémandait à sa porte.
Fanchon la Fileuse était, ma foi, la fille d'un valet de notre sieur le pro-secrétaire de l'évêché, ce qui lui donnait un peu d'orgueil.
Simon Le Priol, lui, avait une honnête figure un peu sèche sous une forêt de cheveux gris. C'était un grand bonhomme ayant la conscience de sa valeur, et sachant garder son quant à soi parmi les petites gens du village.

Sommaire du livre La Fée des Grèves de Paul Féval

PAGE
SUIVANTE
La Fée des Grèves

RETOUR AU SOMMAIRE DU SITE MONT SAINT MICHEL - MONT SAINT MICHEL

Partenaires