Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

-Hier.
-À quelle heure ?
-À minuit.
Toutes ces réponses furent faites rondement et d'un ton assuré.
Mais Vincent Gueffès allongea sa mâchoire en un sourire méchant.
-Ah ! ah ! petiot ! dit-il, et que fais-tu à minuit, si loin de ton trou, devant la porte de Simon Le Priol ? Détourner la question est le fort de la diplomatie normande.
Le petit Jeannin se campa crânement devant Gueffès et répondit :
-Là, ou ailleurs, je fais ce que je veux. Et souvenez-vous du jeu que le Breton proposa au Français, dans l'auberge des Quatre Besans d'or : du jeu qui se joue sans table ni tapis, maître Vincent Gueffès, avec deux gaules d'une toise. Bon pied, bon oeil, main alerte, et à la grâce de Dieu !
Ma foi, Simon Le Priol ne put s'empêcher de rire, et ce ne fut pas aux dépens du petit Jeannin. Simonnette était toute rose de plaisir. Fanchon, la ménagère, but un coup d'hypocras pour cacher sa gaieté. Les quatre Mathurin écrasèrent, dans leur contentement, les pieds des quatre Gothon. Maître Gueffès ne broncha pas.
-Un bâton d'une toise ne prouve pas que mensonge soit parole d'Évangile, dit-il. Que faisait la fée quand tu l'as vue !
-Elle se baissait sur le seuil pour ramasser un gâteau de froment.
-Ça, c'est la vérité, appuya la ménagère ; j'avais mis un gâteau de froment sur la porte.
-Et comment est-elle faite, la Fée, petiot ? demanda encore maître Gueffès. Jeannin hésita.
-Elle est belle, répliqua-t-il enfin, belle comme un ange... presque aussi belle que la fille de Simon Le Priol.
Simon et sa femme froncèrent le sourcil à la fois.
Maître Vincent Gueffès ouvrait sa large bouche pour lancer quelque trait

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