Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

-Un gentil petit page que je n'avais pas aperçu, poursuivit maître Gueffès, dont la joue jaunâtre prit une teinte plus chaude, me sangla un coup de gaule à travers la figure. Tenez, voyez plutôt !
Il montra sa joue rougie, où une ligne blanche se dessinait en effet, nettement.
-Un bon coup de houssine ! dit Méloir.
-Oui, répondit Gueffès ; il y a bien dix ans de cela. Le coup paraît toujours, et le mire m'a dit qu'il paraîtrait jusqu'à ce que le page soit en terre.
-Le page a dû devenir un homme ?
-Un gentilhomme, monseigneur, portant une lance presque aussi bien que vous.
-Tu l'appelles ?
-Aubry de Kergariou.
Il y eut encore un silence. Au dehors l'aube blanchissait l'horizon. Méloir reprit le premier la parole.
-Maître Gueffès, dit-il avec une certaine noblesse, Aubry de Kergariou est mon cousin, et je suis chevalier, je vous défends de rien entreprendre contre lui.
-Contre lui ! moi ! s'écria Gueffès de la meilleure foi du monde ; ah ! vous ne me connaissez guère. Je souhaite que messire Aubry aille en terre, c'est vrai, mais pour l'y mettre moi-même, incapable, mon cher seigneur ! Seulement si vous aviez pensé comme moi qu'un cercueil ferme toujours mieux qu'un cachot, j'aurais dit : Amen.
- Assez sur ce sujet, maître Gueffès !
-Comme vous voudrez, monseigneur. Mais moi qui ne suis pas chevalier, il m'est permis d'avoir d'autres idées... pour mon compte, j'entends ! J'ai aussi un rival auprès de Simonnette. Il n'est pas même en prison, et le plus tôt que vous pourrez le faire pendre sera le mieux.
-Comment ! le faire pendre ! se récria Méloir.
-C'est un petit cadeau que je vous demande par-dessus le marché des cinquante écus nantais.

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