Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

-Pendre mon petit Jeannin ! dit Méloir en souriant.
-Oh ! oh ! vous le connaissez ! Un joli enfant, n'est-ce pas ?
-Un enfant charmant !
-Eh bien ! quand vous m'aurez promis qu'il sera pendu, nous finirons ensemble l'affaire du Maurever.
-Mais il ne sera jamais pendu, maître Gueffès.
-Assommé alors, je ne tiens pas au détail.
-Ni assommé.
-Étouffé dans les tangues.
-Ni étouffé.
-Noyé dans la mer.
-Ni noyé ! Le chevalier Méloir, à ces derniers mots, fronça un peu le sourcil. Maître Gueffès força sa mâchoire à sourire avec beaucoup d'amabilité.
-Mon cher seigneur, dit-il, vous êtes le maître et moi le serviteur. Il fait bon être de vos amis, je vois cela. Chez nous, vous savez, en Normandie, on marchande tant qu'on peut ; je suis de mon pays, laissez-moi marchander. Puisque vous ne voulez pas que le jeune coquin soit pendu, ni assommé, ni étouffé, ni noyé, on pourrait prendre un biais. Votre cousin Aubry doit avoir grand besoin d'un page, là-bas, dans sa prison. Ce serait une œuvre charitable que de lui donner ce Jeannin. Cela vous plaît-il, monseigneur ?
-Cela ne me plaît pas.
-Alors, mettons-lui une jaquette sur le corps, et faisons-le soldat. Qui sait ? il deviendra peut-être un jour capitaine.
-Il ne veut pas être soldat !
-Ah ! fit Gueffès, c'est bien différent !
Du moment que messire Jeannin ne veut pas... Il commençait à se fâcher, l'honnête Gueffès.
-Mon cher seigneur, reprit-il, le destin s'est amusé à nous mettre dans une situation à peu près pareille, vous, l'illustre chevalier, moi, le pauvre hère. Vous avez un rival préféré qui s'appelle Aubry, moi j'ai une épine dans le pied qui s'appelle Jeannin.

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