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"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

L'alarme était cependant donnée. Tous les réfugiés étaient aux murailles. Les assiégeants tirèrent quelques coups d'arquebuse et s'enfuirent en désordre. L'homme d'armes qui avait servi de projectile fut emporté par ses compagnons. Aubry reconnut la voix de Méloir qui disait :
-La nuit est longue. D'ici au soleil levant, nous avons le temps de leur rendre plus d'une fois la monnaie de leur pièce.
-En vous attendant, mes bons seigneurs, cria frère Bruno, qui était debout sur la muraille, nous allons passer au réfectoire.
-Je connais cette voix, dit Méloir en s'arrêtant. Conan ! un coup d'arquebuse à ce braillard. Un éclair s'alluma, et l'arquebuse de Conan retentit.
-Oh ! le vilain, gronda Bruno en colère ; il a troué mon froc tout neuf. Dis donc, poursuivit-il à pleine voix, toi qu'on appelle Conan, serais-tu pas du bourg de Lesneven, auprès de Landerneau ?
-Juste ! répliqua Conan, qui rechargeait son arquebuse.
-Eh bien nous sommes de vieux amis, Conan ; si tu reviens, je te casserai la tête.
Second coup d'arquebuse. Frère Bruno dégringola et tomba dans l'enceinte.
-Il a toujours bien tiré, ce Conan de Lesneven ! dit-il en essuyant sa joue qui saignait ; un peu plus, il me coupait l'oreille. Allons ! les filles, faites bouillir les coques. Et vous, garçons, en sentinelles !
Hue de Maurever était rentré dans sa tour, refusant de prendre le commandement de la petite garnison.
Ce fut Aubry qui le remplaça.
Frère Bruno s'institua commandant en second. Il choisit pour écuyer le petit Jeannin, qui avait fourni les coques du souper et qui prit pour arme son long bâton de pêcheur, terminé par une corne de boeuf.
On établit les postes de combat. Hommes et femmes eurent de la besogne taillée en cas d'attaque. Et vraiment, il ne s'agit que de s'y mettre. Les Gothon étaient transformées en autant d'héroïnes, les Catiches frémissaient d'ardeur ; Scholastique parlait de faire une sortie.
Vers une heure du matin, les assiégeants reparurent : mais ils ne venaient plus de la grève, où la mer était maintenant. Ils faisaient leurs approches par l'intérieur de l'île, du

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