Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

-De l'éperon, mes enfants, de l'éperon ! Ce brouillard-là nous la baille belle ! Nous allons prendre notre revanche cette fois !
-Excepté Reine, qui est votre dame, et le traître Maurever que nous mènerons à Nantes pieds et poings liés, répondit un homme d'armes, il ne faut qu'il en reste un seul pour voir le soleil de midi !
Reine tremblait. Les filles de Saint-Jean se serraient les unes contre les autres. Frère Bruno fit claquer les doigts de sa main droite et grommela :
-Ça me rappelle plus d'une histoire, mais chut ! il y a temps pour tout. Quand ils seront passés, on pourra délier un peu sa pauvre langue.
-Allons ! Bellissan ! criait Méloir ; découple tes lévriers, ils vont quêter dans le brouillard ; et qui sait ce qu'ils trouveront !
Aubry serra la main de Maurever et tira son épée. Chacun crut que l'heure était venue de mourir. Bellissan répondit :
-Je ferai tout ce que vous voudrez, sire chevalier ; mais du diable si les chiens ont du nez par ce temps-là ! Ils détaleraient à dix pas d'un homme ou d'un renard sans s'en douter.
La cavalcade passait. Elle passa si près que chacun, dans la petite troupe, crut sentir le vent de la course. Bruno affirma même depuis qu'il avait vu glisser un cavalier dans la brume, mais Bruno aimait tant à parler ! Chacun retint son souffle.
-Holà ! cria Méloir, ceci est la rivière ; dans dix minutes, nous serons à Tombelène... Mais j'ai entendu quelque chose !
La cavalcade s'arrêta brusquement à vingt pas des fugitifs.
Frère Bruno caressa Joséphine, sa jolie massue, qu'il n'avait eu garde de laisser dans le fort.
-C'est un de mes lévriers qui est parti, dit Bellissan ; je n'en ai plus que onze en laisse. Ho ! ho ! ho ! Noirot ! ho ! Une sorte de gémissement lui répondit :
-Ho ! ho ! ho ! Noirot ! ho ! cria encore le veneur. Cette fois il n'eut point de réponse.
-Si nous restons là, dit Méloir, nous nous ensablerons ; les pieds de mon cheval sont déjà de trois pouces dans la tangue. En avant !
La cavalcade reprit le galop. Les gens de notre petite troupe étaient

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