Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

absolument dans la même situation que le cheval de Méloir.
Partout, le long de ces grèves, mais surtout dans le voisinage des cours d'eau, où se trouvent les lises ou sables mouvants, l'immobilité est périlleuse. Le sable cède sous les pieds, l'eau souterraine monte par l'effet de la pression, et l'on enfonce avec lenteur. Rien ne peut donner l'idée de cette substance tremblante et molle qu'on appelle la tangue. La surface présente une assez grande résistance, pourvu que la pression soit instantanée et rapide. Notre boue terrestre, les corps gras, toutes choses que nous connaissons et qui tiennent le milieu entre les matières solides et les matières liquides, ont un caractère commun ; le pied y enfonce au moment même où il s'y pose.
Ici, non. Le pied marque à peine au premier instant, il soulève une manière d'ourlet sablonneux et relativement sec, tandis qu'à l'endroit même où la pression s'opère, l'eau monte et remplace le sable.
Si le pied quitte lestement le sol, comme cela a lieu dans une marche légère, on voit sa trace peu profonde former une petite mare qui s'efface bientôt parce que la tangue reprend aisément son niveau.
Mais si le pied reste, il enfonce indéfiniment et plus vite à mesure que l'immersion (la langue n'a pas d'autre mot) a lieu.
On dit qu'un homme met bien un quart d'heure à disparaître entièrement dans les lises.

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