Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Le Couesnon franchi, l'aspect de la côte se modifiait d'une manière sensible. On était en Bretagne; car, au moyen-âge, c'était le Couesnon qui formait la ligne séparative des deux provinces. Il y avait même sur le pont du Couesnon, à Portorson, petite cité illustrée par la femme de Bertrand Duguesclin, Tiphaine Raguenel, appelée la douce fée, en raison de ses connaissances astrologiques, une borne bien curieuse et connue fort loin à la ronde, sur laquelle les pèlerins allant au Mont, avaient coutume de s'asseoir. Ils disaient alors, d'une façon plaisante, qu'ils avaient le cœur en Bretagne et le foie en Normandie,
A partir de cet endroit, la côte se relevait tout d'abord en une falaise couverte de bouquets d'arbres, du plus charmant effet. Cette falaise portait fièrement sur son plateau, ou à mi-côte, les églises de Saint-Georges de Gréhaigne, de Sens, de Saint Marcan et de Saint-Broladre; elles étaient, presque boutes tributaires de Saint-Michel et leurs granges de dîme entassaient, pour l'abbaye, une part considérable d'opulentes moissons. Après Saint-Broladre, la falaise décroissait rapidement, formant une sorte de croupe grossièrement arrondie. On entrait dans le pays de Dol; une très longue digue, faite d'énormes quartiers de roche et d'épaisses mottes gazonnées, suivait le rivage sur une longueur de cinq ou six lieues; cette digue était destinée à briser

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