Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

En effet, M. Martin fait un pas de plus et froisse, de la cuisse, les deux lanternes de son domestique; alors, seulement, il aperçoit leurs clartés douteuses, mais non les mains qui les tiennent. Quelques coups de fusil éveillèrent l'attention des autres chasseurs et les dirigèrent; ils étaient à un millier de pas du Mont-Saint-Michel.
Ce brouillard, on le pense bien, constitue un grand péril pour ceux qu'il surprend dans les grèves. Le pêcheur, né dans ce pays et plus expérimenté que le pèlerin ou le visiteur, venus, eux, de contrées lointaines, échappe quelquefois aux dangers de la brume; il a, pour se guider, le cours des ruisseaux familiers dont il observe, chaque jour, la direction, soit en allant pêcher des coques, soit en se rendant à ses filets tendus pour prendre le saumon. Il s'oriente un peu, en regardant attentivement les petites côtes laissées par le reflux sur le sable et qui rident légèrement les tangues molles de la baie: mais le pèlerin timide et le touriste imprudent, qui ne connaissent pas les grèves et qui sont incapables de faire des observations expérimentales, tournent sur eux-mêmes; ils reviennent, après de longues courses, au point de départ et se précipitent, sans le savoir, au devant de la mer.
Tout à coup, ils entendent un bruit ; c'est le salut, sans doute, c'est la terre; non, c'est la mer, projetant

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