Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Mais il existait au sommet du Mont Tumba, à l'endroit même où l'oratoire devait être construit, une énorme pierre, symbole païen et qui avait été certainement utilisée par les Druides pour l'exercice de leurs sanglants sacrifices. Tant que cette pierre subsisterait, il serait impossible d'édifier la plus petite chapelle. C'est alors que se produisit le miracle de Bain l'Enfantelet, dont le Cartulaire nous a fait le récit avec une simplicité et un coloris qu'il est bien difficile de transcrire du latin. J'essaie pourtant :
« Bain, paysan de Montitier, petit village situé dans la paroisse de Huisnes, labourait, depuis l'aube, un grand champ, s'inclinant au midi d'un coteau portant à son faîte une humble église. Le soleil était déjà haut sur l'horizon et les collines de Bretagne étaient entourées d'une poussière d'or. Aucun souffle; les arbres de la forêt de Scissy étaient immobiles; de la forêt surgissaient deux rochers : le Mont-Tumbe et le Mont-Bélénus.
Bain connaissait parfaitement ces deux rochers.
Le Mont-Bélénus, aujourd'hui Tombelaine, était le plus au Nord; il ressemblait à une selle gigantesque, et, à l'orient, son sommet se relevait, brusquement, paraissant défier les hauteurs d'Avranches qui surplombent, là-bas, dans l'horizon bleuâtre des terres septentrionales. Bain ne regarde jamais le

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