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                : petits garçons alertes, au parler savoureux, braves femmes 
                du pays, coiffées du bonnet de lingerie. Femmes et garçonnets 
                portaient manteaux et parapluies et montraient, chemin faisant, 
                les curiosités du Mont. Le boniment était bien agrémenté 
                de quelques erreurs historiques ou archéologiques, les 
                anachronismes fourmillaient. Mais on pardonnait volontiers, en 
                considération de la bonne grâce et du pittoresque. 
                Puis, on entendait de si belles légendes, contées 
                avec un air ingénu et des tournures imprévues !
                On rencontrait aussi, à l'angle d'une courtine, dans l'ombre 
                d'une venelle, inévitablement, soit Jean de Tombelaine, 
                soit le grand Lebrec, ou d'autres, ... pieds nus, jambes nues, 
                le pantalon retroussé à bloc, le béret en 
                combat, mais le geste large, la bouche épanouie et la voix 
                formidable.
                Jean, "marquis de Tombelaine", 
                était un pauvre hère, hirsute, semi-idiot, une brute 
                - mais une belle brute - aux allures mystérieuses, venu 
                on ne sait d'où - ou plutôt, on le savait trop bien 
                - et qui vivait de sa pêche, quand il pêchait, couchant 
                où il pouvait,