Texte intégral du livre :

"LES BELLES LEGENDES DU MONT SAINT-MICHEL" Auteur inconnu. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Après ces miracles les chanoines pensèrent mettre le corps dans une châsse, mais ils mirent à part la tête et le bras droit, pour pouvoir les porter en procession, et les montrer aux pèlerins, à l'occasion des grandes fêtes.
Le crâne du Saint portait la marque profonde du doigt de l'ange.

CURIOSITE PUNIE D'UN CHANOINE.

Les reliques de saint Michel, venant du Mont Gargan, avaient été placées dans une boîte scellée. Cette boîte était elle même enfermée dans un reliquaire qui demeurait sur l'autel.
Longtemps après la mort d'Aubert, il y eut un chanoine curieux, qui demandait à chacun s'il avait jamais vu retirer les reliques.
- Jamais, lui répondit-on, ni n'avons entendu dire que quelqu'un ait osé les retirer de la boîte où saint Aubert les a placées. Nous ne savons rien de plus, que ce qui nous a maintes fois été conté par nos ancêtres.
- Par ma foi, répondit le chanoine, l'envie m'a pris de les voir. Si Dieu m'aide, ou je les verrai, ou j'en mourrai. Permettez, je vous prie, que je les voie et les tire de la châsse.
Tous lui recommandaient de n'en rien faire. Mais plus les sages conseils étaient donnés au chanoine, plus il brûlait du désir de faire ce qu'il avait dit.
Il insista tant, qu'à la fin, les autres lassés, le laissèrent agir à son gré. Notre chanoine, après avoir jeûné trois jours, et le quatrième s'être lavé le corps, célébra la messe sur l'autel de Saint-Michel, où étaient les reliques.
Quand il eut terminé l'office divin, il prit la châsse. Il la regarda longuement, puis s'aidant d'un couteau, il voulut en soulever le couvercle. Il leva la main pour le faire, mais sentit soudain son bras immobilisé. La peur le prit. Ses yeux ne virent plus, et ses oreilles n'entendirent plus. Il voulut crier, il ne put, étant tout à coup devenu sourd, muet et aveugle.
Ceux qui le regardaient accoururent vers lui. Le malheureux pleurait à gros sanglots et suppliait en son cœur l'archange qu'il avait offensé de lui faire miséricorde.
On l'emporta, car il ne pouvait guère remuer, et, on le mit au lit. Les plaintes et sa misère faisaient pitié à ceux qui le voyaient. Il mourut le lendemain dans une telle douleur et repentance qu'on peut espérer que Dieu lui aura fait grâce.
Un autre curieux fut de même puni. Ce fut, cette fois, un jeune homme du nom de Colibert. Il avait voulu passer une nuit dans l'église, malgré la défense qui lui en avait été faite par les chanoines. On disait alors, que saint Michel venait souvent, la nuit, visiter son oratoire, ce qui expliquait les grandes lueurs qui furent maintes fois aperçues au-dessus du Mont.
Vers l'heure de minuit, ce jeune homme qui s'était glissé en fraude dans l'église, fut frappé d'un grand éblouissement et saisi d'épouvante à la vue de saint Michel, accouru à la tête d'une légion d'anges irrités. Mille voix se firent entendre de tous côtés, lui reprochant sa témérité, et, son outrecuidance de vouloir entrer ainsi dans le secret des choses célestes. Une force inconnue le chassa hors de l'église, plus mort que vif et le front ruisselant d'une sueur froide.
Il tomba sur le pavé, confessa sa faute à un chanoine accouru et mourut le troisième jour, n'ayant fait que pleurer jusque-là.

LES ARMES DE SAINT MICHEL ET LE SERPENT DU ROI ELGA.

Le trésor de l'église du Mont s'enrichit de reliques particulièrement précieuses : un bouclier et un glaive, ayant appartenu à saint Michel. Voici comment la chose advint :
Au temps où les chanoines vivaient encore au Mont, il y avait en Angleterre, un roi du nom de Elga. Sur les terres de ce roi, un monstre assez semblable à un énorme serpent, faisait des ravages, et répandait la terreur parmi les habitants des campagnes.
On assurait que l'haleine de ce monstre était empestée et que nul ne pouvait la supporter, sans en mourir. Ceux qui l'avaient aperçu, disaient qu'il portait une crête sur la tête, qui se prolongeait le long du dos, ce qui lui donnait un aspect tout hérissé. Il attaquait les gens, et se tenait habituellement aux abords d'une rivière.
Les habitants de la région avaient fui, et, se trouvaient dans une grande misère. Ils allèrent trouver leur évêque, pour qu'il leur vienne en aide, et les débarrasse de ce monstre, avec l'aide de Dieu.
L'évêque prescrivit un jeûne de trois jours, et des prières pour que Le Seigneur prenne pitié de leur détresse.
De grand matin, le quatrième jour, ils allèrent, en rang serré, vers le serpent; mais ils étaient pâles de peur, les braves comme les couards. Les clercs qui étaient

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SOMMAIRE

LE MONT AU TEMPS DES GAULOIS

LA LEGENDE DU LOUP

SAINT AUBERT :
- Son élection à l'évêché d'Avranches
- Le dragon légendaire
- Saint Michel apparait à Saint Aubert
- La légende de Bain
- Voyage au Mont Gargano
- La consécration de l'Eglise
- La fontaine miraculeuse
- Mort de Saint Aubert

CURIOSITE PUNIE D'UN CHANOINE

LES ARMES DE SAINT MICHEL ET LE SERPENT DU ROI ELGA

A LA RECHERCHE DU MONT

SAINT MICHEL OFFRE SON CIERGE A DIEU

QUAND SAINT MICHEL VISITE LE MONT

UN CHANOINE DEROBE LES RELIQUES DE SAINT AUBERT

LE MONT DANS L'HISTOIRE

MONUMENT HISTORIQUE

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La Légende du Mont-Saint-Michel par Guy de Maupassant
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Photographies de paysages marins pour décoration d'intérieur