Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Illustration : une dentellière

béguinage, de nombreuses maisons religieuses furent anéanties; on descendit les cloches des tours et l'airain sacré fut converti en canons. La châsse de saint Rornbaut, dont les dix-sept provinces étaient si fières elles-mêmes, et Malines plus particulièrement orgueilleuse, fut démontée pièce par pièce; le métal fut converti en monnaie d'or, de cuivre et d'argent; les pierres précieuses furent vendues et passèrent en des mains sacrilèges.
Les beaux reliquaires du Mont-Saint-Michel devaient avoir, deux siècles plus tard, une fin aussi lamentable. Aux premiers jours de la Révolution française, les républicains d'Avranches s'étaient rués sur l'abbaye normande, dont les moines, cependant, s'étaient montrés si loyaux et si confiants. Une foule avinée s'était précipitée à la suite du procureur-syndic du baillage; elle avait fait rnain-basse sur le Trésor de l 'abbaye bénédictine; les reliquaires avaient été brisés; brisés aussi les ostensoirs, « les soleils », les calices, les patènes qui rappelaient tant de glorieux souvenirs; les cloches, au nombre de huit, avaient été descendues du clocher; une seule avait été respectée : la cloche de brume. Les beaux manuscrits de .Ia Cité des Livres, comme les savants annalistes aimaient à appeler le Mont-Saint Michel, n'avaient pas trouvé grâce devant ces vandales et ces voleurs; les belles bibles du douzième

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