Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Illustration : une dentellière

grosse. C'est la cloche de guerre de la forteresse. Chose étrange, elle a le même nom que celle de Gand, qui, elle aussi sonne, « quan il y a guerre en Flandre» selon le proverbe des pays du Nord. Rollon est un des plus vieux serviteurs de l'abbaye. Il fut fondu et monté dans cette tour, dans le courant du onzième siècle. Sa voix grave et puissante avait pour mission de rallier les vassaux de l'abbaye, quand elle était menacée par les Bretons, qui faisaient de fréquentes incursions sur les terres du monastère. Elle sonna furieusement au cours de la guerre qui ensanglanta nos grèves, de 1420 à 1450, mais elle accompagna aussi, bien souvent, le chant du Te Deum, qui montait. reconnaissant vers Dieu, après nos victoires signalées sur les Anglais. Elle fut épargnée, par bonheur, par miracle. pourrait-on dire! dans un terrible incendie occasionné par la foudre, en l"an 1300. Le feu du ciel tombait fréquemment sur notre clocher, que les vieux manuscrits appellent la plus haute tour du royaume. L'incendie qui éclata au commencement du quatorzième siècle fut terrible le métal coula à flots «fluilt ru rivis» dit le bon annaliste bénédictin qui consigna la catastrophe. Le désespoir, un moment, s'empara même des moines. Ils se demandèrent, en présence de cinq incendies successifs, s'il fallait continuer à bâtir d'aussi superbes édifices.

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